2023-2024

séminaire Biorisques : recherche et société - 2023-24


Séminaire Biorisques : enjeux de recherche et de société

 

Descriptif : Les micro-organismes sont omniprésents sur Terre et sont pour la majorité inoffensifs pour les êtres humains. Quelques-uns sont cependant pathogènes, ou peuvent le devenir. Certains causent même des crises sanitaires internationales et bouleversent nos systèmes sanitaires comme nos économies. Bien que les mesures de santé publique et les progrès en biotechnologie permettent de limiter les risques biologiques, nous faisons actuellement face à une augmentation des risques pandémiques ainsi qu’à une montée de l’antibiorésistance. Au cœur de ces problématiques réside l’interconnexion entre santé humaine, animale et environnementale.

 

Quels sont les micro-organismes pathogènes et les risques associés ? Est-il possible de prévenir et de neutraliser de nouveaux foyers épidémiques ? Quelles mesures sanitaires et écologiques prendre pour limiter les biorisques ? Nous chercherons à répondre à ces questions en tenant compte des disparités géographiques, socio-économiques et culturelles qui existent à travers le monde. Nous inclurons également une réflexion sur les enjeux de la recherche et de la communication scientifique.

 

Ce séminaire est ouvert, sans prérequis, aux étudiant·es de toutes les disciplines.

 

Planning : Les séances du séminaire auront lieu de 18h à 20h, les mardis 6 février, 13 février, 20 février, 27 février, 5 mars, 12 mars, 19 mars, 26 mars, 2 avril, 9 avril, et 30 avril.

 

Lieux :

- Salle 306 (ou 316 le 26 mars), située au 3ème étage du département de biologie (46 rue d’Ulm), pour les cours.

- Amphithéâtre Jean Jaurès, située au sous-sol de l’aile Ulm du bâtiment Jaurès (29 rue d’Ulm), pour la table ronde du 13 février.

- Salle Favard, située au rez-de-chaussée du département de biologie (46 rue d’Ulm), pour les conférences.

 

ECTS : Ce séminaire permet de valider 3 ECTS.

 

Organisateurs : Ce séminaire sera assuré par Juliette Mondy (doctorante à Institut Pasteur, diplômée de l’ENS Ulm en 2023) et organisé par le collectif EffiSciences, avec comme référent scientifique le professeur Eric Michel. Le contenu des séances a été réalisé par Diane Letourneur, Juliette Mondy, Erwan Sallard, et Paul Clémençon.

 

Contact : biorisques-ulm effisciences.org ; juliette.mondy ens.psl.eu

 

Inscription : Nous vous remercions d’écrire un mail aux organisateurs pour vous inscrire au séminaire. La table ronde et les conférences sont aussi ouvertes aux étudiant·es qui ne suivent pas le séminaire, aux chercheur·euses et au public extérieur à l’ENS.

 

Prérequis : Aucun prérequis n’est nécessaire pour suivre ce cours, qui est ouvert aux étudiants de tous les départements. Les débats seront d’autant plus enrichis par la rencontre de profils non-biologistes avec ceux issus de la biologie.

 

Modalités d’évaluation :

Les participant·es seront invité·es à préparer les cours et les conférences en lisant quelques articles ou revues scientifiques, puis à débattre brièvement de ces articles au début d’une séance.

La présentation d’article ne fera pas l’objet d’une notation. Les lectures contribueront néanmoins à enrichir les débats qui auront lieu lors des séances, et la participation à ces discussions sera valorisée dans l’évaluation finale.

Les participants devront rédiger un rapport d’environ 4 pages présentant un projet lui semblant prometteur pour contrer un ou des biorisque(s) au choix. Les participant·es seront évalués sur la faisabilité de leur projet et l’ampleur de son impact.

Ce rapport sera à rendre avant la dernière séance, au cours de laquelle chacun·e présentera le projet sur lequel il ou elle a travaillé avec support powerpoint.

 

Programme de l’année :

Le séminaire débutera par une séance d’introduction, suivie d’une table ronde avec des intervenant·es invité·es. Ensuite, cinq cours théoriques seront dispensés, complétés par trois conférences données par des intervenant·es invité·es. Le séminaire sera clôturé par une séance d’évaluation.

  • 6 février : Introduction aux agents biologiques et aux risques associés

 

  • 13 février : Table ronde « Du terrain au laboratoire : une gestion interdisciplinaire des épidémies » avec Sylvie Briand (Organisation Mondiale de la Santé), Frédérick Keck (CNRS, Laboratoire d’anthropologie sociale), Anne-Sophie Le Guern (CNR de la Peste à l’Institut Pasteur), Guillain Mikaty (Unité ERI-Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence de l’Institut Pasteur) et Boris-Enock Zinsou (Institut Pasteur, Cnam, Institut de Recherche Clinique du Bénin / Institut de Recherche et de Développement).

 

  • 20 février : L’émergence de maladies infectieuses : une santé commune aux humains, animaux et environnements

 

  • 27 février : Prévention et gestion des pandémies : entre épidémiosurveillance, mesures sanitaires et mobilisation internationale

 

  • 5 mars : L’antibiorésistance, un enjeu majeur de santé publique

 

  • 12 mars : Conférence « Impact of anthropic activities on viral zoonoses : the example of Nipah virus » par Lucia Amurri (Centre International de Recherche en Infectiologie, Lyon) 

 

  • 19 mars : Conférence « Approches One Health : vers une nouvelle gouvernance du vivant ? » par Thierry Lefrançois (chercheur au Cirad, membre du COVARS et du Conseil scientifique Covid-19)

 

  • 26 mars : Risques biologiques non naturels : de la sécurité en laboratoire à la prévention du bioterrorisme

 

  • 2 avril : Les enjeux de la communication scientifique

 

  • 9 avril : Conférence « Enjeux écologiques et politiques de l’antibiorésistance » par Charlotte Brives (Centre Emile Durkheim, Bordeaux)

 

  • 30 avril : Séance d’évaluation

 

Objectif du séminaire :

Ce séminaire vise à familiariser les participant·es aux risques biologiques et aux enjeux de société qu’ils représentent, par le biais des activités suivantes :

  • Discussions et débats guidés
  • Lectures et présentations d’articles scientifiques
  • Interventions et échanges avec des expert·es issu·es de disciplines variées (recherche académique, médecine humaine et vétérinaire, sociologie et anthropologie, gouvernance et santé publique)
  • Réalisation d’un rapport

 

Contenu des séances :

 

Introduction aux agents biologiques et aux risques associés

6 février - 46 rue d’Ulm, salle 306

Comment détecter et identifier les agents pathogènes ? Dans une perspective historique, nous présenterons les différents micro-organismes. Nous examinerons la diversité des risques qu’ils présentent pour la santé humaine, tout en explorant les mécanismes d’émergence et de transmission de ces agents. Puis nous décrirons les méthodes couramment utilisées pour les détecter et les identifier, avant de caractériser les catégories socio-professionnelles les plus à risques.

 

Table ronde "Du terrain au laboratoire : une gestion interdisciplinaire des épidémies"

13 février - 29 rue d’Ulm, amphithéâtre Jean Jaurès

Cette table ronde propose d’explorer les liens entre les défis pratiques rencontrés dans la gestion de ces crises sanitaires et la recherche biomédicale. Nous traiterons des enjeux liés à l’épidémiosurveillance, à la réalisation de tests diagnostiques et à une avancée simultanée des connaissances fondamentales. Nous analyserons aussi les politiques publiques et initiatives locales mises en place pour prévenir et maîtriser les foyers épidémiques, en adoptant une perspective « One Health » qui associe santé humaine, animale et environnementale. Orientée vers l’international, la table ronde s’attachera à mettre en lumière les divergences existant entre des régions du monde caractérisées par des géographies, des conditions socio-économiques et des rapports à la santé variés.

  • Dr Sylvie Briand : directrice du département “Préparation et prévention aux épidémies et pandémies” de l’Organisation Mondiale de la Santé
  • Dr Frédérick Keck : directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale
  • Dr Anne-Sophie Le Guern : directrice de Centre National de Référence de la Peste et autres Yersinioses à l’Institut Pasteur
  • Dr Guillain Mikaty  : Unité de Recherche et d’expertise "Environnement et Risques Infectieux”, Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence de l’Institut Pasteur
  • Boris-Enock Zinsou : mastère spécialisé de santé publique de l’Ecole Pasteur-Cnam, Institut de Recherche Clinique du Bénin / Institut de Recherche et de Développement

 

Lien d’inscription : https://www.eventbrite.fr/e/billets-du-terrain-au-laboratoire-une-gestion-interdisciplinaire-des-epidemies-819835639467

 

Cours 1 – L’émergence de maladies infectieuses : une santé commune aux humains, animaux et environnements

20 février - 46 rue d’Ulm, salle 306

Grippe aviaire, SRAS, Ebola, Covid-19… Saviez-vous que nous faisons face à une accélération dans la fréquence de survenue des pandémies ? Quelles en sont les causes biologiques, écologiques et sociopolitiques ?

Nous présenterons les mécanismes impliqués dans l’émergence et la propagation des épidémies. Nous traiterons des maladies zoonotiques et leurs réservoirs animaux ainsi que des transmissions vectorielles de micro-organismes pathogènes. Nous analyserons les disparités géographiques dans les occurrences d’apparition d’agents pathogènes pour les populations humaines.

Les maladies infectieuses mettent particulièrement en évidence les interconnexions entre santé humaine, animale et environnementale. Dans cette approche « One Health », nous détaillerons la part de responsabilité qu’ont les activités humaines et le changement climatique dans l’augmentation des risques pandémiques. Ce cours évoquera en particulier les effets des changements de biodiversité, de la dégradation des écosystèmes, des élevages intensifs et de la mondialisation sur l’émergence et la réémergence de maladies infectieuses.

 

Cours 2 – Prévention et gestion des pandémies : entre épidémiosurveillance, mesures sanitaires et mobilisation internationale

25 février - 46 rue d’Ulm, salle 306

Comment prévenir et limiter la propagation des épidémies ? Quelles leçons tirer des politiques de lutte contre les pandémies passées ?

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence l’importance d’une préparation logistique et de mesures efficaces pour casser les chaînes de transmission virale. Dans ce contexte, le cours propose une réflexion sur les défis actuels liés à la prévention des maladies infectieuses, en examinant le rôle de la recherche scientifique et des politiques publiques. Nous aborderons les moyens d’identification rapide des pathogènes émergents et les mesures sanitaires et médicales à mettre en œuvre, ainsi que des procédures de développement de vaccins. Une attention particulière sera portée à la coopération internationale et la mobilisation d’acteurs tels que l’OMS, les ONG, les professionnels de santé publique et de la recherche. Nous verrons enfin les mécanismes biologiques sous-jacents à l’évolution des pathogènes, tels que la dérive génétique et le drift antigénique, ainsi que les modèles de sortie d’une pandémie, intégrant les processus d’immunité collective et d’endémisation.

 

Cours 3 - L’antibiorésistance, un enjeu majeur de santé publique

5 mars - 46 rue d’Ulm, salle 306

En Europe, 35 000 personnes meurent chaque année d’infections par des bactéries résistantes aux antibiotiques (European Centre for Disease Prevention and Control), et l’antibiorésistance pourrait devenir la première cause de mortalité d’ici 2050 (rapport O’Neill, 2016). Comment expliquer une telle progression de l’antibiorésistance, et quelles sont les stratégies pour la limiter ? Comment l’antibiorésistance impacte-t-elle les systèmes sanitaires et les sociétés et quel futur prévoir ?

Nous verrons les modes d’actions de ces médicaments qui ont révolutionné la médecine et les mécanismes par lesquels les bactéries acquièrent une résistance aux antibiotiques. Nous décrirons sous un prisme historique la découverte des antibiotiques, qui s’est fortement ralentie tandis qu’on assiste à une augmentation du nombre de bactéries multirésistantes. Nous analyserons les causes de l’antibiorésistance en lien avec l’usage non raisonné des antibiotiques en médecine humaine comme vétérinaire. Ce cours décrira les conséquences médicales mais aussi socio-économiques associées à l’antibiorésistance. Nous vous proposerons enfin d’examiner d’une part les stratégies d’évolution des législations et des pratiques médicales ainsi que d’élevage, et d’autre part le développement de traitements alternatifs aux antibiotiques.

 

Conférence « Impact of anthropic activities on viral zoonoses : the example of Nipah virus » par Lucia Amurri

12 mars - 46 rue d’Ulm, salle Favard

Lucia Amurri : Centre International de Recherche en Infectiologie, Lyon

Nipah virus is a highly pathogenic paramyxovirus emerged from Pteropus bats through zoonotic spillover. After a first outbreak in Malaysia in 1998, characterized by lethal encephalitis with a case fatality rate of 40%, a novel strain of Nipah virus re-emerged in Bangladesh almost every year since 2001, causing neurological and respiratory symptoms with up to 100% mortality. The different Nipah virus spillover events observed in Malaysia and Bangladesh well represent the impact of human activities, such as deforestation, intensive farming and pollution, on the augmented risk of zoonoses as a consequence of the disruption of wildlife habitats. Due to its high pathogenicity, respiratory human-to-human transmission and lack of treatments and vaccines, Nipah virus is classified as a BSL-4 pathogen and thus requires special infrastructures for drug development and testing. Thus, global efforts on scientific research on viral pathogenesis and bat ecology, together with the protection of wildlife and tropical forests are necessary to prevent future outbreaks and understand the dynamics of zoonotic spillovers.

 

Cours 4 – Risques biologiques non naturels : de la sécurité en laboratoire à la prévention du bioterrorisme

19 mars - 46 rue d’Ulm, salle 306

La crise des enveloppes contaminées au bacille de l’anthrax, qui a eu lieu aux Etats-Unis en 2001, est un événement ayant grandement participé à la prise de conscience de la menace bioterroriste et plus généralement des risques liés à la manipulation d’agents biologiques pathogènes. Les fuites de laboratoire involontaires et le bioterrorisme représentent-ils de véritables risques ? Comment la gouvernance des menaces microbiologiques s’est-elle adaptée à ces nouveaux défis ?

Nous verrons que le classement des agents biologiques en fonction de leur dangerosité détermine les niveaux de confinement adoptés en laboratoire. Nous examinerons l’amélioration de la sécurité en laboratoire grâce à l’évolution des équipements et des méthodes d’études des micro-organismes pathogènes, ainsi que des législations qui régissent ces pratiques. Nous ferons un état des lieux historique des cas de fuites de laboratoire et des attaques bioterroristes connues.

Ce cours proposera enfin une réflexion sur les manières de naviguer entre recherches prometteuses et risque de mésusage des découvertes scientifiques, en mettant en lumière la problématique des recherches duales à risques.

 

Conférence « Approches One Health : vers une nouvelle gouvernance du vivant ? » par Thierry Lefrançois

26 mars

Thierry Lefrançois : chercheur au Cirad, membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) et du Conseil scientifique Covid-19.

Les approches One Health sont développées depuis longtemps en recherche sur les maladies émergentes, zoonotiques et/ou vectorielles, mais la pandémie Covid-19 a mis en exergue les interdépendances entre santé humaine, santé animale et environnement et a révélé l’urgence de mettre en œuvre ces approches pour la prévention des émergences mais aussi globalement pour la gestion de la santé de tous et de la planète.

Depuis quelques années les projets, initiatives et organisations en faveur du déploiement du One Health se sont multipliées aussi bien au niveau territorial que national, régional, multipays ou international. L’exemple du COVARS (Comité de Veille et d’anticipation des risques sanitaires
auprès du gouvernement) sera détaillé pour montrer le travail conduit à l’interface science-décision en France. Est-il possible d’aller plus loin vers une nouvelle définition de la santé et une nouvelle
gouvernance du vivant ?

 

Cours 5 – Les enjeux de la communication scientifique

2 avril - 46 rue d’Ulm, salle 316

La crise sanitaire de COVID-19 s’est accompagnée d’une vague de scepticisme vis-à-vis de la science, accompagnée d’une production importante de pseudo-sciences. Comment s’y retrouver pour mieux lutter contre la désinformation ? Quels sont les enjeux sous-jacents à la diffusion de connaissance scientifiques au grand public ? Et comment établir la confiance du grand public malgré une science basée sur des hypothèses et la formulation de modèles considérés comme plausibles et susceptibles d’évoluer ?

Nous verrons comment présenter des résultats scientifiques, issus de revues spécialisées, de manière accessible tout en préservant l’intégrité du contenu. En analysant la méthode scientifique, nous mettrons en lumière la production de données factuelles. A l’aide d’exemples, nous évaluerons la rigueur de travaux scientifiques, du design expérimental à la représentation et l’interprétation des données. Nous aborderons enfin des détournements de la science à des fins médiatiques, politiques ou de marketing, tout en explorant l’existence de biais cognitifs pouvant influencer notre perception des données.

 

 

Conférence « Enjeux écologiques et politiques de l’antibiorésistance » par Charlotte Brives

9 avril - 46 rue d’Ulm, salle Favard

Charlotte Brives : anthropologue au Centre Emile Durkheim, Bordeaux

Conférence sur les enjeux écologiques et politiques de l’antibiorésistance et les développements de la thérapie phagique.

 

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