Cette conférence fait partie du Cycle de conférences "Biodiversité"
17 octobre 18h-20h, salle Dussane, 45 rue d’Ulm :
Régis Ferrière
Ecole Normale Supérieure
Les biologistes en accumulent les preuves : la diversité des espèces vivantes influence profondément le fonctionnement des écosystèmes et les “services” qu’ils rendent à la population humaine. Dans cette démonstration, les modèles mathématiques, combinés aux observations et aux expériences, jouent un rôle essentiel. Peut-on pousser l’application des mathématiques à faire le chemin inverse ? – partir des principes du fonctionnement des écosystèmes pour prédire leur diversité, et nous aider ainsi à reconstruire le passé (combien d’espèces ont vécu sur la Terre ? quand sont-elles apparus ? quand ont-elles disparu ?), nous révéler le présent (au-delà du million et demi d’espèces décrites, combien nous échappent ? où se cachent-elles ? comment les rechercher ?), et nous projeter dans l’avenir, selon le futur que nos sociétés se donneront... Depuis les travaux pionniers, au début du dix-neuvième siècle, du père des expéditions scientifiques modernes, Alexander von Humboldt, plus d’une centaine d’hypothèses ont été avancées pour expliquer les variations de diversité, de la surface des continents aux profondeurs des océans. Pourtant, il a fallu attendre ces dix dernières années pour que les premiers modèles mécanistes de la diversification des communautés voient le jour – et leur analyse mathématique commence à peine. Ce faisant, les mathématiques ouvrent des perspectives révolutionnaires à la biologie des systèmes écologiques ; elles mettent aussi en lumière les incertitudes irréductibles des dynamiques naturelles. La “mise en équations” de la biodiversité nous offre ainsi un riche exemple des multiples facettes du lien indissociable qu’ont noué mathématiques et biologie.
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