Nous sommes Julie-Maï P., élève en géosciences à l’ENS et Honorine A., élève au département de littératures et langages à l’ENS.
En plus d’une convergence d’intérêt pour la question environnementale dans nos disciplines respectives, nous partageons la même passion pour les pratiques artistiques les plus diverses (peinture, couture, écriture). L’opportunité de mener ce projet au cours de notre dernière année nous a semblé pouvoir permettre de faire converger ces différentes aspirations pour décloisonner nos disciplines au service d’une réflexion plus large et libre sur les questions environnementales.
Au temps de la crise écologique et de rapports au monde à renégocier, cette alliance de disciplines permet de questionner leurs capacités respectives à appréhender une réalité en voie de destruction. Sommes-nous capables et, si oui, comment, de (nous) représenter le point de vue des non-humains ? Comment (d)écrire, comment peindre des mondes auxquels nous n’avons qu’un accès très limité, dépendant de spéculations, de rêveries, et de procédés expérimentaux qui ne suffisent pas à rendre compte de la profondeur et de l’altérité radicale que constituent pour nous des formes d’êtres très éloignées des nôtres ? Notre perception du point de vue animal et végétal a marqué l’histoire des regards, et continue de transformer notre rapport au monde.
Il s’agit donc d’explorer dans ce projet les relais possibles entre le texte et l’image, entre les discours scientifiques et les rêveries plastiques, pour tenter d’approcher, de tourner autour des multitudes de vies et de sensations inconnues (ou mal connues) qui croisent les nôtres.
Pour ce faire, nous comptons créer et mettre en place une exposition plastique de plusieurs planches mêlant illustrations faisant appel à des techniques variées et textes ayant pour sujet le point de vue de plusieurs espèces en majorité animales, choisies pour les problématiques que posent la connaissance, ou du moins l’appréhension de leur point de vue. Cette exposition visera à mettre en valeur les liens inter-espèces et une démarche de sortie de soi : nous ne sommes pas les seuls à voir, à sentir, à cohabiter. En mettant les perceptions des autres animaux et les nôtres en regard, nous chercherons à susciter une réflexion sur une histoire des regards en rapport avec la question animale, histoire qui ne finit pas de subir des mutations profondes.
L’exposition finale aura lieu les vendredi 23 et samedi 24 mai en salle CELAN au 45 rue d’Ulm. Elle sera aussi accompagnée d’un livret explicatif détaillé quant à nos choix et nos perceptions sur le projet, l’exposition en elle-même et chaque planche qui sera exposée.
