Cette conférence fait partie du Cycle Les risques environnementaux
9 octobre 18h-20h, salle Dussane, 45 rue d’Ulm :
Eric Calais
ENS Département des Géosciences
Séismes destructeurs et tsunamis associés ont, pour le malheur de
nos sociétés, été à l’honneur ces dix dernières années. De Sumatra
en 2004 au Japon en 2011, en passant par Haiti et le Chili en 2010,
le cout humain et économique de ces événements est exorbitant et
depasse de loin celui de la plupart des autres types de catastrophes
naturelles. La raison essentielle est bien identifiée : nous vivons
sur une planète où la population, en augmentation rapide, se concentre
de plus en plus dans des milieux urbains complexes, couteux et
vulnérables (lieux parfois propices à l’installation humaine pour
les mêmes raisons géologiques que celles qui déterminent les séismes).
La science a beaucoup appris sur les séismes, mais pas suffisamment
pour les prédire. Pourtant, et malgré des études d’aléa sismique
— la probabilité d’occurrence d’un mouvement du sol donné en un
lieu donné sur une période de temps donnée — de plus en plus précises
(mais pas toujours exactes), les évidences scientifiques restent
difficiles à convertir en actions concretes de la part des
gouvernements, du secteur privé et des individus. Un problème
exacerbé dans les pays en voie de développement, dont le bâti et
l’économie sont particulièrement vulnérables. La science géophysique,
condition nécessaire à la réduction du risque sismique, n’est alors
plus suffisante.
Cette conférence sera basée en partie sur mon expérience de conseiller
scientifique auprès des Nations Unies en Haiti pendant les deux ans
qui ont suivi le séisme catastrophique du 12 janvier 2010, dont le
pays peine encore à se relever.
- Eric Calais (présentation du conférencier)
- PDF de la conférence