Auteur : Morgane Folschweiller
Le changement des mentalités peut être un moteur majeur dans la mise en place des changements futurs. Après tout, des milliers, des millions voire des milliards de petits gestes peuvent sauvegarder l’environnement, tout comme ils peuvent le détruire. Par quelle voie s’effectuent ces changements de mentalités ? Essentiellement par la réaction de chaque individu au monde qui l’entoure et aux signaux que ce monde lui envoie.
Par changer les mentalités, on entend finalement changer les actes (aussi bien leur nature que les motifs qui les guident). Ceci peut passer par deux principaux effets. On peut conditionner les gens à agir de manière durable, dans un sens qui permettra effectivement de nourrir le monde en 2050 ; on peut aussi leur donner les clés pour effectuer une réelle prise de conscience sur le comportement « précaire » et parfois irrationnel de l’homme.
- Ceci demande en tout cas une première remise en question importante, sur des thématiques qui nous touchent tous :
- Pourquoi l’argent gouverne-t-il ainsi nos actes ? Est-il impossible qu’aucune valeur comme la conscience environnementale, la volonté d’assurer un patrimoine décent à nos enfants, le respect de ce qui vit, ne triomphe un jour de l’éternelle loi du profit ?
- Sortira-t-on un jour de ces schémas qui veulent que l’on plie encore et encore le monde à notre volonté et nos désirs ? Peut-être est-il temps de se rendre compte que ce n’est pas toujours l’offre qui doit changer, mais surtout la demande.
- Pourquoi avons-nous peur d’agir ? Le scepticisme devient très présent de nos jours dans les pays occidentaux. Aujourd’hui, on observe un comportement que l’on peut qualifier d’égoïste de la part de la majorité des personnes au niveau de vie élevé. Il semble que cela soit simplement la peur de perdre le confort auquel on se rattache (et qui s’inscrit sur une petite échelle de temps, au maximum le temps d’une vie). Pourquoi ne pas relativiser, et réaliser qu’un peu moins de confort ne signifie pas forcément être malheureux ?
- Pourquoi tant de gaspillage ? C’est une manière d’agir clairement absurde, mais qui découle probablement de l’inégale répartition des richesses et du manque de recul face à la préciosité de ce que nous consommons. Est-ce vraiment nous rendre service que de consommer des quantités qui nous dépassent, voire même qui nous sont néfastes (obésité, alcoolisme etc..) ?
- Pourquoi sommes-nous dans un tel schéma de négation du « naturel », du « sauvage » ? La plupart des actes de l’homme aujourd’hui se situent dans la volonté de plier la nature à ses lois, à la lutte contre les « nuisibles », les maladies, voire même les éléments climatiques. Considérer cet environnement, le monde entier, comme exogène - et donc potentiellement dangereux - fait que nous dépensons plus d’énergie que nécessaire à lutter contre nos « démons » plutôt qu’à coopérer avec cette Terre qui a pourtant porté notre évolution. Avons-nous réellement perdu ce lien à l’environnement et aux autres êtres vivants ?
- Sortir des gonds de ce schéma qui vise à tenter d’appliquer des modèles préexistants (souvent occidentaux d’ailleurs) à des situations dans des contextes totalement différents. Peut-être faut-il ne pas prendre trop de choses pour acquises et s’inspirer des petits mécanismes qui se mettent en place naturellement afin de bâtir, à la meilleure échelle possible, la solution aux problèmes qui se posent.
Ces points mis en lumière, s’ils ne changent pas, s’ils ne sont pas au moins reconnus, empêcheront probablement la progression du scénario espéré : celui que d’ici 2050, les 9 milliards de personnes (estimées) puissent manger à leur faim, et ce de manière durable. Il faut aussi interroger la nature actuelle de l’éducation, de l’information. Comment ces données-clés peuvent-elles évoluer pour accompagner ce changement des mentalités ?
Consommateurs, agriculteurs et dirigeants des infrastructures ont tous à se remettre en question à ces différents niveaux. Chacun à son échelle peut agir de manière différente, mais dans un même but. Il s’agit de jouer sur la diversité des situations pour offrir une diversité de réponses, le tout pour arriver à l’intégrité de chaque individu (via l’alimentation notamment) à l’échelle mondiale.