Accueil / Membres / Membres associés / BOUILLOT Claire

Claire Bouillot


Mon parcours d’études pluridisciplinaire en droit (orienté vers le marché de l’art - Maîtrise à l’Université Jean Moulin, Lyon III), en histoire de l’art (orientée vers l’histoire et les techniques des objets d’art - Diplôme de premier cycle de l’École du Louvre et M1 à l’Université Lumières, Lyon II) et en muséologie des sciences naturelles (M1 et M2 au Museum national d’histoire naturelle, Paris), m’a amené à m’intéresser à l’encadrement juridique du commerce de matières naturelles et animales devenues des artefacts, et conservés dans des collections de musées ou chez des particuliers. Je me suis intéressée plus particulièrement au commerce des fossiles et de l’ivoire d’éléphant et de mammouth.

En 2022, j’ai obtenu un doctorat à l’EHESS en anthropologie/ethnologie. Ma thèse, intitulée "Quand l’ivoire devient « gênant ». Ethnographie des valeurs de la matière, de la France à Hong Kong", a été financée par le CNRS (ANR « La vie politique des marchandises. Approche qualitative de circulations transnationales ») et réalisée entre le Centre Norbert Elias (Marseille) et le Centre d’études français sur la Chine contemporaine (Hong Kong). Elle repose sur une longue enquête ethnographique qualitative menée principalement à Hong Kong, et plus à la marge dans le Guangdong et à Taipei. À partir de l’exemple du commerce et de l’exposition d’ivoire d’éléphant et de mammouth, j’ai analysé les conditions de la perte de prestige de la matière ivoire devenue « gênante » du fait du développement de l’“endangerment sensibility” (la perception du danger d’extinction des espèces).

Dans cette volonté de comprendre ce qui rend certaines matières "gênantes", voire menaçantes pour des acteurs, lorsqu’elles sont utilisées par les humains, et alors qu’elles ont pu être valorisées par le passé, j’effectue actuellement un post-doctorat entre le CERES (Centre de formation sur l’Environnement et la Société - ENS Ulm) et le CEA. A partir d’une enquête ethnographique menée en France, d’une revue de presse et d’un travail d’archives institutionnelles, il s’agira de comprendre la perception du danger par certains acteurs, à propos des matières rejetées dans l’environnement par l’industrie nucléaire.